Nouveau boîtier sportif chez Nikon. Après plusieurs semaines de fuites et de teasers en tout genre, la marque dévoile son Nikon Z 8. Ce dernier hérite de (presque) toutes les caractéristiques du très sportif Nikon Z 9 – dont son capteur 45,7 Mpx, sa rafale à 120 i/s et la vidéo en 8K 60 fps – mais dans un gabarit plus compact. Il vise ainsi à succéder à l’excellent reflex Nikon D850. Retour sur ses caractéristiques.
Nikon Z 8 : comme le Z 9, dans un boîtier plus compact.
Souvenez-vous. En octobre 2021, Nikon avait jeté un pavé dans la mare avec le Nikon Z 9, son premier hybride monobloc plein format, résolument conçu pour les professionnels de l’image. Et dont la fiche technique était très impressionnante. Quelques mois avant la Coupe du Monde de Rugby – et les JO de Paris – Nikon revient sur le devant de la scène et dévoile son « petit frère », le Nikon Z 8. Mesurant 14,4 x 11,9 x 8,3 cm, il ressemble à un Nikon Z 6II ayant pris un peu d’embonpoint. Cependant, il se montre plus compact que le Nikon D850, et beaucoup plus léger que le Nikon Z 9 (910 g vs 1340 g). Un point qui séduira plus d’un photographe ou vidéaste. Côté ergonomie, Nikon insiste beaucoup (comme pour le Z 9) sur son fameux « cameraness ». La disposition des commandes est virtuellement identique à celle du Z 9 : les nikonistes retrouveront donc très rapidement leurs marques. Seule « vraie » différence : à gauche du viseur, la roue crantée de sélection des modes de prise de vue est portée disparue. Sur le « trèfle », le bouton dédié au flash est remplacé par la balance des blancs. Lorsque le boîtier est éteint, le capteur est, là aussi, protégé par un rideau bouclier (à condition d’activer l’option idoine dans les menus). De même, on retrouve la poignée bien creusée, qui facilite la prise en main. Enfin, le Nikon Z 8 affiche un niveau de robustesse identique à celui du Nikon D850. Il s’avère donc un peu moins bien protégé que le Nikon Z 9, mais doit cependant être capable de résister à l’eau et à la poussière. En outre, il doit être capable de fonctionner à une température de -10° C.
Viseur électronique sans blackout et écran multi-orientable
On retrouve avec plaisir le viseur électronique Quad VGA de 1,27 cm, qui affiche 3,69 Mpts. Certes, ce n’est pas le nombre le plus élevé du marché ; mais à l’usage, ce viseur s’avère particulièrement spacieux et confortable. Comme sur le Z 9, la luminosité monte à 3000 cd/m2. Mais surtout, il hérite de la technologie à double-flux inédite du Z 9 : un flux est enregistré sur la carte mémoire, tandis que l’autre est envoyé au viseur électronique (ou à l’écran arrière). Ainsi, la visée n’est jamais interrompue, permettant de se focaliser sur l’action en cours. Et, comme sur le Z 9, l’écran de 3,2 pouces (2,1 Mpts) est monté sur un système de double-charnière, inclinable sur 4 axes (à l’horizontale et à la verticale). Une fois l’écran passé en mode portrait, les informations sont également affichées à la verticale (y compris au niveau du menu i). Le boîtier dispose aussi du « dark mode », où l’affichage se fait en nuances de rouge – tres utile en (très) faible luminosité.
Capteur CMOS empilé 45,7 Mpx et processeur Expeed 7.
Sous le capot, le Nikon Z 8 profite du même combo capteur + processeur que son grand frère. On retrouve ainsi le très bon capteur CMOS plein format stacked BSI (rétroéclairé et empilé) de 45,7 Mpx, doté d’une mémoire DRAM intégrée. Selon Nikon, ce capteur possède toujours le balayage électronique le plus rapide du monde. Le Nikon Z 8 est également le 2nd boîtier à bénéficier du processeur Expeed 7, pour des performances de haut vol. Autre point notable : le Z 8 fait lui aussi l’impasse sur l’obturateur mécanique.
Un choix audacieux, et qui avait fait couler beaucoup d’encre lors de la sortie du Z 9. Les technologies embarquées étant identiques, le rolling shutter est toujours aussi réduit – ce que nous avons pu vérifier lors d’une prise en main presse.
La vitesse d’obturation maximale est de 1/32000s, permettant de capturer des images avec les optiques Nikkor les plus lumineuses, même en plein jour.
La plage ISO s’étend (toujours) de 64 à 25 600 ISO, extensible de 32 à 102 400 ISO. Par ailleurs, le boîtier dispose du double-ISO natif : 800-4000 ISO en vidéo – et 64-500 ISO en photo. Une valeur qui s’applique également au Nikon Z 9… mais que la marque n’avait jamais dévoilée jusqu’à présent. En outre, le capteur profite toujours de la stabilisation sur 5 axes, avec un gain maximal de 6 stops en couplant IBIS (boîtier) et VR (optique). En revanche, le boîtier est toujours démuni d’un mode Super Résolution – que proposent certains boîtiers concurrents (Sony A7R V, Canon EOS R5…). En plus du RAW (compressé et non-compressé) et du JPEG, le Nikon Z 8 rajoute le format HEIF. À la clé, une dynamique beaucoup plus large (HDR PQ 10 bit, BT.2020) et un niveau de détails plus élevé – pour un poids de fichiers identique à celui du JPEG. Le Nikon Z 9 profitera lui aussi de ce format dans une prochaine mise à jour du firmware, indique la marque.
Jusqu’à 120 i/s en rafale
Afin de décomposer les mouvements du sujet dans leurs moindres détails, le Nikon Z 8 offre une rafale jusqu’à 20 i/s en RAW, avec suivi AE/AF. Le buffer est capable d’encaisser plus de 1000 images – soit près de 50 secondes de rafale en continu (avec une carte CFExpress Type B). Peu avare en options de prise de vue, Nikon propose également une rafale à 30 i/s en JPEG pleine définition, et à 60 i/s en JPEG (en mode FX, avec un crop de 1,5x). Enfin, pour une rafale ultra-rapide, le boîtier hérite du « fameux » mode 120 i/s en continu du Z 9. Avec, à la clé, des fichiers JPEG de 11 Mpx. Last but not least, le Nikon Z 8 bénéficie d’un mode de pré-déclenchement, capable d’enregistrer jusqu’à 1 seconde (!) avant l’appui sur le déclencheur. Cette fonction est d’ailleurs compatible avec la rafale à 120 i/s. Pour les photographes de sport, c’est l’assurance de ne pas louper l’instant critique.
Autofocus : Deep Learning on board.
Côté autofocus, le Nikon Z 8 bénéficie du même système AF que son aîné. On retrouve donc un autofocus hybride, doté de 493 collimateurs couvrant 90 % du capteur. Le suivi 3D (3D tracking) est également de la partie.
De même, il profite des mêmes algorithmes que le Z 9 – et des améliorations successives apportées par les différentes MAJ firmware. Sur le terrain, le boîtier offre la détection et le suivi intelligents du sujet. Il doit être capable de détecter automatiquement les sujets suivants :
- Humains (yeux, visage, torse)
- Félins et canidés (tête, yeux, corps)
- Voitures
- Motos
- Vélos
- Trains
- Avions (carlingue, face avant et cockpit).
Ainsi, Nikon a apporté quelques petites améliorations par rapport au Z 9. On devrait ainsi bénéficier d’un nouveau menu dédié aux avions, offrant a priori un meilleur suivi en basse lumière. Un point que les plane spotters devraient particulièrement apprécier.
Toujours selon Nikon, la détection et le suivi du visage des humains doivent être encore plus précis – même lorsque le visage n’occupe que 3 % du cadre. De même, l’AF doit fonctionner de manière optimale même en contre-jour et/ou lorsque le sujet est tête en bas.
Enfin, le Z 8 profite d’un total de 20 options de personnalisation de l’AF zone large (12 en vidéo) – comme sur le Z 9 depuis la MAJ 2.00. Un point que les photographes de sport devraient apprécier – d’autant qu’il est possible de les coupler avec la reconnaissance de l’œil du sujet. Ainsi, le risque que l’AF n’accroche un élément du décor devrait être considérablement réduit.
Lors de notre prise en main du Nikon Z 9 réalisée en novembre 2021 à Montier-en-Der, nous avions particulièrement apprécié les performances de l’AF. Le Nikon Z 8 semble donc particulièrement bien armé pour la photo de sport, d’animalier ou de reportage.
Nikon Z 8 : le nouveau meilleur ami des vidéastes ?
Pour le coté vidéo, je vous laisse voir directement sur le site Nikon France, très bien expliqué. Voici le lien pour l’accès au site directement : https://www.youtube.com/watch?v=dKeHEBc0YV8
Stockage, connectivité et autonomie du Nikon Z 8.
C’est au niveau du stockage et de la connectivité que le Nikon Z 8 se différencie (un peu) de son grand frère. Ainsi, le double-slot pour cartes mémoire évolue quelque peu.
Le 1er emplacement est toujours compatible avec les cartes CFExpress Type B (ou XQD). En revanche, le 2nd emplacement accueille désormais une carte SD UHS-II. Un moyen de permettre aux photographes d’utiliser un support de stockage plus abordable. Côté connectivité, le Nikon Z 8 se distingue également en faisant l’impasse sur le module GPS intégré, sur la prise synchro flash – et sur le port RJ45. Ces derniers resteront donc l’apanage du Nikon Z 9. Autre nouveauté, le Z 8 devient le 1er boîtier (toutes marques confondues) à offrir… 2 ports USB-C. On peut ainsi transférer ses fichiers vers un ordinateur, tout en le rechargeant. En revanche, il n’est pas possible d’enregistrer les vidéos directement sur un SSD externe, comme le propose notamment le Lumix S5 II. Du reste, le Nikon Z 8 se dote d’une « vraie » prise HDMI type A, et de deux prises jack 3,5 mm pour brancher un micro et un casque. Côté communications sans fil, le boîtier est compatible Wifi 6 (2,4 et 5 GHz) et Bluetooth 5.0. Le Nikon Z 8 hérite de la batterie EN-EL15. Pour mémoire, cette dernière équipe déjà bon nombre de reflex Nikon (dont le D850), ou encore les Z 6 et Z 7 (I et II). Un très bon point, qui permettra aux nikonistes de réutiliser leurs batteries. Côté autonomie, Nikon annonce 340 photos (norme CIPA). Nikon en profite également pour dévoiler un nouveau grip, noté MP-N12. Ce dernier doit permettre de monter à 770 images. Soit le même nombre de photos qu’un Nikon Z 9, soit dit en passant.
Notre premier avis sur le Nikon Z 8.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Nikon ne fait pas les choses à moitié. Loin d’être une version « dégonflée » du Z 9, le nouveau Nikon Z 8 est tout simplement une version compacte de l’hybride monobloc ultra-sportif. En clair : le Z 8 hérite des performances de très haute volée du Z 9… tout en se montrant plus facile à transporter, plus confortable à utiliser sur la durée… et plus facile à accessoiriser pour la vidéo.
La stratégie adoptée par Nikon est donc très différente de celle de Canon, dont l’EOS R6 Mark II évite soigneusement de marcher sur les platebandes de l’EOS R3. Mais avec ce parti-pris, on peut légitimement se demander ce qu’il reste au Nikon Z 9, sorti il y a seulement un an et demi. À moins d’être un inconditionnel du format monobloc, difficile de justifier l’achat de ce modèle qui, aussi performant soit-il, demeure plus lourd (et plus cher).
D’un autre côté, Nikon vient combler avec brio le « vide » qui séparait ses Z 6 II/ Z7 II et son Z 9. Et réussit à offrir le même niveau de performances que le Z 9 dans un boîtier autrement plus léger et compact. Sans parler de son positionnement tarifaire, qui s’avère très attractif.
Au final, le Nikon Z 8 est séduisant à plus d’un titre. Il ne reste plus qu’à le tester sur le terrain, afin de vérifier si la qualité d’image est (toujours) au rendez-vous.
Et, tant qu’à faire, formons le vœu pieux de l’arrivée prochaine d’un Nikon Z 6III plus accessible. Et qui permettra à la marque jaune et noire de rester compétitive sur le marché des hybrides dits « polyvalents », où la concurrence est particulièrement exacerbée.
De : Jean-Nicolas Lehec
Responsable éditorial
Jean-Nicolas Lehec est le responsable éditorial de Phototrend. Il est passionné de photo d’architecture, d’urbex mais aussi de trains
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